Le début du mois d’octobre n’est pas de tout repos dans la région grenobloise : outre la très médiatique Fête de la Science, l’agglomération a accueilli la 6e édition des Rencontres-i, biennale arts-sciences maintenant bien connue du public isérois. Ce festival, qui mêle deux mondes que l’on a tendance à opposer, a réuni pas moins de 70 partenaires qui se sont retrouvés cette année , autour du thème de l’énergie. Une rencontre entre scientifiques, artistes, industriels et étudiants, l’occasion de faire le plein d’i-maginaire, d’i-nnovation et d’i-dées.
Créées en 2002 par le théâtre de l’Hexagone de Meylan, ces Rencontres-i – « i » pour imaginaire – sont propices à l’innovation et à la créativité. Spectacles artistiques, colloques plus réflexifs, expositions magiques, parcours et ateliers tous publics, avec une telle programmation le choix est vaste pour trouver l’inspiration. A noter également cette année la présence du tout nouveau salon Experimenta. En 10 jours, il y a de quoi faire pour se délecter de toute cette culture… qui de plus se retrouve disséminée sur toute l’agglomération grenobloise. Mieux vaut avoir un bon coup de pédale sur sa b-i-cyclette !
Lors de mes pérégrinations, j’ai eu l’occasion d’échanger rapidement avec Mathieu Calueba, co-organisateur de la biennale avec le théâtre de l’Hexagone et qui travaille également à l’Atelier Arts-Sciences.
Mathieu Calueba au salon Experimenta
Peux-tu nous présenter l’Atelier Arts-Sciences ?
L’atelier a été créé conjointement par le théâtre de l’Hexagone de Meylan et le CEA, en 2007. En fait, après avoir co-organisé quatre éditions des Rencontres-i et participé à de nombreuses collaborations, ils ont finalement voulu s’associer de façon plus soutenue dans les processus art-science. C’est ainsi qu’est né l’Atelier Arts-Sciences, lieu commun de recherche et d’expérimentation pour artistes et scientifiques.
Est-ce difficile de faire collaborer le monde des arts et celui des sciences ?
C’est en effet impossible d’y répondre simplement ! C’était justement le propos du colloque qui s’est tenu le 7 octobre à Minatec, qui a montré que de multiples façons d’aborder ce sujet étaient possibles. Néanmoins, nous ne rencontrons pas de véritables problèmes pour organiser un tel évènement, mais plutôt de l’excitation. En effet, les artistes comme les scientifiques sont absolument ravis quand ils arrivent à collaborer ensemble sur un projet.
D’une manière plus concrète, nous avons réussi à aboutir à des co-productions de spectacles ou à la réalisation d’expositions suite à de tels évènements comme par exemple la résidence d’EZ3kiel à l’Atelier. On voit alors que ces projets ne sont pas éphémères, ils peuvent perdurer dans le temps.
En parlant de collaboration arts-science, quelle est la place du salon Experimenta dans le festival ?
C’est la première année que l’on teste ce salon. Lors des précédentes éditions, nous nous sommes rendu compte que les temps de rencontre scientifiques-artistes fonctionnaient très bien. Lorsque vous les mettez ensemble dans une éprouvette et que vous secouez le tout, il en sort toujours des étincelles !
Les deux groupes ont le même processus de recherche, la même façon d’aborder le monde et la même passion pour leur activité professionnelle. Le salon a donc permis de présenter au public le résultat de ces expérimentations fructueuses entre art et science, et l’a même invité à tester les dispositifs créés.
Au salon Experimenta
Les Rencontres-i adoptent-t-elles toujours le même format aussi condensé ?
L’édition 2011 était plus importante que les années précédentes, et le format a changé. La dernière fois, le festival avait pour thème la production des abeilles, et s’était étalé sur 6 mois afin de coller au cycle naturel. Cette année, c’est beaucoup plus court, et plus intense. Cependant, on est heureux de voir qu’il y a maintenant un public qui revient d’années en années. Notre souhait serait à présent de pouvoir être reconnus à l’échelle nationale, voire européenne.
>> Illustrations : capture du site des Rencontres-i 2011, photographies de salon Experimenta par Laurent Pajot (Flickr, licence ©)
